L’actuel entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, est revenu avec émotion sur l’un des moments les plus marquants de sa carrière d’entraîneur : la première séance d’entraînement de Kaka avec l’AC Milan. À l’époque, en 2003, le jeune Brésilien venait tout juste de rejoindre les Rossoneri en provenance de São Paulo. Personne, pas même les dirigeants milanais, ne s’attendait à voir un joueur aussi complet, aussi intelligent et aussi élégant sur le terrain. Ancelotti se souvient très précisément de cette première journée à Milanello. Dès que Kaka a foulé la pelouse, il a captivé tout le monde par sa technique, son aisance et sa lecture du jeu.
« Quand Kaka a mis les pieds sur le terrain, nous avons tout de suite compris : ballon au pied, il était tout simplement superbe. Je me suis tu, les mots me manquaient. Je n’avais pas de mots pour décrire ce qui se passait », raconte Ancelotti. Ce moment, selon le technicien italien, a marqué le début d’une relation sportive exceptionnelle entre un entraîneur et l’un des milieux offensifs les plus talentueux de sa génération. Le jeune Brésilien, alors âgé de 21 ans, a instantanément conquis le vestiaire, le staff et les supporters grâce à sa personnalité humble et son jeu fluide.
L’arrivée de Ricardo Izecson dos Santos Leite, plus connu sous le nom de Kaka, à Milan en 2003 a été vue à l’époque comme un pari audacieux. Le club lombard venait de recruter plusieurs stars confirmées, et peu pensaient qu’un jeune joueur venu du championnat brésilien allait s’imposer aussi rapidement. Mais dès la première séance, les doutes se sont envolés.
Ancelotti se rappelle que toute l’équipe technique, du préparateur physique aux adjoints, observait en silence ce jeune prodige brésilien dompter le ballon comme s’il faisait partie de lui. Sa vitesse de déplacement, son élégance dans les dribbles et surtout sa capacité à comprendre le jeu avant tout le monde ont immédiatement sauté aux yeux. « Kaka jouait avec une sérénité incroyable. Il voyait le jeu deux secondes avant les autres, et cela changeait tout. Sa technique était raffinée, mais c’était son intelligence de jeu qui faisait la différence », confie Ancelotti.

À la fin de la séance, même Adriano Galliani, alors PDG du club, a été impressionné par les retours d’Ancelotti. Le coach italien a pour habitude d’appeler Galliani après chaque entraînement pour faire un compte rendu, mais ce jour-là, il admet n’avoir presque rien pu dire, tant il était émerveillé. « Je me souviens d’avoir raccroché après quelques phrases à peine. Tout ce que j’ai pu dire, c’est : “Adriano, on a quelque chose de très spécial ici.” »
Le reste appartient à l’histoire : dès sa première saison, Kaka s’est imposé comme titulaire indiscutable et a contribué à la conquête du Scudetto 2003-2004, en devenant le véritable chef d’orchestre de l’équipe.Sous la direction d’Ancelotti, Kaka s’est épanoui au point de devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. Sa carrière à l’AC Milan a été jalonnée de titres prestigieux : une Ligue des champions en 2007, un Ballon d’Or la même année, un Scudetto et plusieurs distinctions individuelles. Mais au-delà des trophées, ce qui impressionnait le plus Carlo Ancelotti, c’était l’attitude et la mentalité du joueur. Malgré la gloire et la pression, Kaka est toujours resté humble, concentré et respectueux de ses coéquipiers.« Il avait cette combinaison rare de talent et d’humilité. Kaka ne cherchait pas à être une star ; il voulait être un joueur utile à l’équipe. C’est ce genre d’attitude qui inspire un vestiaire entier », a confié Ancelotti dans une interview ultérieure.
La relation entre Carlo Ancelotti et Kaka ne s’est jamais limitée à celle d’un simple entraîneur et d’un joueur. Elle s’est transformée au fil des années en une véritable amitié professionnelle, fondée sur la confiance et le respect mutuel. Lorsqu’Ancelotti a quitté Milan pour rejoindre Chelsea, puis le Real Madrid, il n’a jamais cessé de suivre la carrière de son ancien meneur de jeu. Et lorsque Kaka a lui-même signé au Real Madrid en 2009, les deux hommes se sont retrouvés dans un contexte différent mais avec la même complicité.
« Kaka est l’un des joueurs les plus intelligents que j’ai entraînés. Il comprenait mes idées avant même que je les exprime. C’est ce qui fait la différence entre un grand joueur et un génie », a affirmé Ancelotti dans un entretien à Marca. Même après sa retraite, Kaka a souvent évoqué la figure de Carlo Ancelotti comme l’entraîneur le plus important de sa carrière, celui qui lui a permis de s’exprimer pleinement sur le terrain et de transformer son talent brut en performances de classe mondiale.